Un pari gagnant !
10 000 km en solitaire, 4 mois de voyage, 2 continents pour 12 pays traversés et un lever de soleil symbolique sur les pentes du Mont Fuji, le périple "Sur la Route Soleil Levant" a ce week-end touché à sa fin, tout là-bas dans les rues de Tokyo.
Terminer ma route du Japon, c'était à la fois la volonté d'aller au bout du bout de l'Eurasie, puis également d'aller au plus près de ce Soleil Levant, lui qui a été ma seule boussole depuis le départ. Chaque matin de ce grand périple j'ai pris la direction du soleil, la direction de l'Est. Aujourd'hui j'ai eu l'immense chance d'arriver au terminus de la route, en en profitant pour recueillir les tous premiers rayons de soleil des continents eurasiatiques. Un vrai symbole, une émotion pure.
Vous l'aurez compris, tout au long de l'été, tout n'a pas été facile. Il a fallu faire preuve de beaucoup de détermination pour mener à bien un projet loin d'être joué d'avance. On ne se lance pas dans la réalisation d'une première sans prendre des risques, ne serait-ce celui d'échouer. On ne se lance pas dans quelque chose d'inédit avec la prétention de faire oeuvre parfaite. Mes seules lignes de conduite auront été de réaliser un défi technologique inédit restant avant tout une aventure humaine, et de donner tous les jours le meilleur de moi même afin d'être digne du message porté par delà les frontières par ce vélo du futur.
Le mont Fuji au Japon
La somme de ces efforts m'auront permis de surmonter les nombreuses difficultés rencontrées sur ma route, pour arriver au Japon, en bonne santé et avec un vélo qui continue de fonctionner. Mon acharnement, allant jusqu'à rouler de nuit, ne m'aura toutefois pas permis d'aller jusqu'au sommet du Mont Fuji, comme je m'en étais fixé l'objectif. Le froid, la fatigue et peut être une certaine forme de raison, m'auront fait rebrousser chemin à 500 mètres seulement du but, après plus de dix heures d'ascension depuis la cote Pacifique. Quand on part de France, à 10000 km de là, pour faire cette ascension, ce n'est pas une décision simple que de renoncer ainsi, mais comme je l'ai expliqué sur mon site (article "Un demi fuji bien frappé"), je ne me sentais plus assez maître de la situation pour évoluer dans un univers potentiellement dangereux comme celui du Fuji. Je n'aurai pas vu le lever du soleil depuis le sommet, mais je l'aurai quand même vu depuis les pentes linéaires du Mont Fuji. C'était beau et surtout riche de sens pour moi.
Soleil levant au Japon
Ce Soleil Levant là, était à la fois pour moi une forme d'aboutissement, mais aussi une sorte de commencement. En quelques heures seulement il allait remonter toute la route que j'ai pu parcourir durant quatre mois, en venant réveiller et animer ces dizaines, ces centaines de personnes que j'ai rencontrées et qui m'ont tendu la main ou offert leur sourire. Si dans mon projet, le soleil était en quelque sorte l'essence du moteur, il ne faut toutefois pas inverser les priorités. Le soleil c'est avant tout une merveille universelle qui rend possible la vie humaine. Le soleil c'est la vie, avant d'être une solution de survie pour la planète. Là haut, au dessus des nuages, j'ai pensé d'abord à tous ces visages qui avaient éclairé mon chemin, puis après, au fait que ce projet réussi puisse avoir apporté un petit quelque chose en terme de promotion de l'eco-mobilité et de l'eco-aventure.
3500 mètres plus bas sur terre, c'est donc à Tokyo que mon vélo solaire faisait ces derniers tours de roues. Tokyo, terminus de la route et surtout dernière occasion pour communiquer et faire parler de cette première mondiale "made in France". Dans ce sens mon arrivée à l'Ambassade de France puis une visite surprise à des jeunes du lycée Franco-Japonais, étaient parfaites car représentatives de l'esprit de mon aventure. Une aventure spontanée et partagée !
A l'Ambassade de France, accueilli par Monsieur l'Ambassadeur Philippe Faure, je trouvais tout d'abord un dernier terrain d'expression par rapport aux médias étrangers. C'était un des grands objectifs du projet, faire parler de ce vélo électrique solaire et de ses ambitions. En rencontrant des médias dans 7 des 12 pays traversés, je pense que le résultat est largement positif. Au Japon, je suis heureux d'avoir retrouvé le même enthousiasme journalistique que dans les autres pays. C'est grâce à lui, aussi, que le message passe. Je le dis très simplement, c'est beaucoup de fierté et surtout beaucoup d'honneur que d'avoir pu porter ce message un peu partout sur la planète. Avec tous les papiers écris sur ce projet, toutes les images diffusées, ce sont certainement plusieurs dizaines de milliers de personnes qui ont pu prendre connaissance de ce projet. Autant d'hommes et de femmes qui eux aussi se lanceront peut être un jour dans la grande aventure du vélo solaire. Je suis content d'avoir réalisé cette première et le serai encore plus si très vite d'autres personnes suivent le mouvement, en faisant encore mieux, encore plus vite et encore plus loin.
Dans cette dynamique, la sensibilisation des jeunes était un autre grand objectif. Je l'avais fait en France avant le départ auprès de 4 classes, et je le faisais encore, en guise de conclusion, à Tokyo avec une classe de CM2 du lycée Franco-Japonais. Quel plaisir fou et quelle émotion de sentir l'intérêt de ces jeunes pour ma démarche. En 45 minutes d'échanges les questions n'ont pas cessé. Pour certains c'est l'aventure humaine qui semblait inimaginable, pour d'autres c'est l'aspect technologique qui a fait briller leurs yeux. De mon côté j'avais envie de me donner une nouvelle fois à 100 %, de leur transmettre ma passion pour le voyage et pour le monde, de leur expliquer le plus clairement possible que leur génération devra être celle de l'eco-mobilité, et puis au delà, revenir avec eux sur la nécessité absolue de ne pas avoir peur de s'engager, que se soit dans des projets de découverte du monde ou dans des projets de vie tout simplement. A ces jeunes, qui pour la plupart ont la chance de connaitre à la fois la France et le Japon, j'avais envie de leur dire de ne pas avoir peur de tout ce qu'il peut y avoir entre, de ne pas avoir peur de ces pays et ces peuples qu'ils leurs semblent si lointains et différents. Si l'avenir du monde se joue certainement dans la faculté des hommes à trouver des sources nouvelles et renouvelables d'énergies, il se joue aussi dans la capacité de ces mêmes hommes à surmonter leurs propres peurs. C'est en tout cas mon sentiment.
Avant de me lancer dans une véritable séance d'autographes, chose pour le moins inhabituelle pour moi, une dernière question marqua mon esprit. Un jeune garçon, apparemment très intéressé par tout ça, me demanda très simplement et très naïvement, "à partir de quel âge peut t-on se lancer dans une aventure comme celle là ?". Très bonne question. Ayant le bonheur de sentir en lui ce désir de découverte du monde, je lui conseillais quand même d'attendre peut être ses 20 ans afin de ne pas griller les étapes de la vie. Mais surtout je lui disais qu'à partir du moment où il se sentirait prêt, tout serait possible et qu'il faudra alors ne laisser personne l'empêcher d'aller au bout de ses rêves.
L'eco-aventure ne fait que commencer.
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