A mi-parcours du voyage France-japon à vélo électrique solaire, c'est toute l'équipe qui participe au voyage qui dresse un premier bilan. Le vélo électrique solaire a permis à Florian de rejoindre l'Asie sans problème. Une fois sur les lieux, l'état des routes, les vibrations et le sables auront posé des problèmes techniques, obligeant Florian à prendre le train pour une étape de 500 km et Olivier Wiss, directeur technique de l'aventure et chercheur à l'INES de se déplacer en Kirghizie.
L'aventure, à son stade, révèle un bilan positif de la solution solaire pour un vélo électrique, expérimenté dans des situations extrèmes.
Départ de Savoie Technolac, sur les rives du lac du Bourget
Florian et son vélo électrique solaire en Kirghizie
Le communiqué de l'équipe du périple France-Japon en vélo électrique solaire
Florian Bailly et son vélo solaire à mi-parcours
En arrivant sur la place centrale de Bishkek, la capitale du Kirghizistan, sous le regard curieux des passants, Florian Bailly arrive à mi-parcours dans sa grande route vers le soleil levant, après avoir déjà traversé une dizaine de pays.
Deux mois après son départ de France (lors du Solar Event de Savoie Technolac), et 6100 km plus loin, Florian termine ainsi une première moitié de périple qui aura été l'occasion de prouver que le voyage en vélo électrique solaire est un rêve réalisable, même si tout n'a pas été simple et que la mécanique a déjà été soumis à rude épreuve.
Ayant évolué à une moyenne journalière de 122 kilomètres, réalisé à une vitesse de 22,9 km/h, Florian Bailly est allé vite (30 à 40 % de plus qu'un voyageur à vélo classique), comme prévu, ceci grâce à l'assistance électrique du moteur Ludotechnologie et à l'énergie captée en permanence dans le soleil par ses deux modules photovoltaïques.
"Une formidable sensation de liberté"
Cette énergie solaire lui aura permis de rejoindre sans difficulté majeure le continent asiatique, une fois quitté la Russie, avant de se confronter aux désertiques steppes du Kazakhstan, ceci en totale autonomie énergétique.
Il raconte, "ça a été une formidable sensation de liberté que de pouvoir évoluer en situation d'autonomie énergétique dans les grandes steppes du Kazakhstan. Dans ces zones désertiques et planes, le soleil était omniprésent et il fallait l'utiliser au maximum tout au long de la journée pour continuer à avancer. Dès 5h30 du matin, alors même que je dormais encore dans ma tente, pendant mon temps de roulage (avec un seul module), lors de mes temps de pauses et le soir au bivouac, jusqu'au coucher du soleil. Au final je peux dire que c'est quelque chose de réalisable, même si ça demande une attention toute particulière, qui se rajoute aux efforts déjà demandés par un voyage solitaire en vélo".
Les difficultés techniques dues aux conditions extrêmes
Si la recharge des batteries n'a donc pas été trop compliquée, l'état calamiteux des routes et pistes rencontrées aura par contre posé énormément de problèmes à Florian, obligé de faire très attention à son matériel. "Les routes et les pistes du nord ouest du Kazakhstan étaient dans un tel mauvais état qu'il a souvent été impossible d'utiliser le moteur. Au delà de 15 km/h le risque de chute était trop important, à cause des troues, des pierres ou encore du sable. Dans ces conditions la pratique du vélo électrique-solaire, comme je l'ai imaginé pour ce périple, devient très délicate et peut même devenir un handicap quand l'état des routes ne permet pas l'utilisation le moteur, car il faut alors tirer un vélo très alourdi, à la seule force des jambes !".
Dans ces conditions extrêmes, où le thermomètres oscille entre 38 et 45 degré en journée, Florian connaîtra au kilomètre 5200, le premier gros problème technique du voyage. Mise en difficulté par les vibrations et par le sable, la roue libre rajoutée au niveau du pédalier, a finalement lâchée. "Cette casse est arrivée au mauvais moment, en plein milieu des 1000 km de ma traversée des steppes sauvages du Kazakhstan. Je savais que dans cette zone il serait difficile de réparer en cas de problème, car les villes et villages sont rares et il y avait très peu de chance d'y trouver de quoi réparer. Je suis m Il fallait donc sortir de là".
Prenant le train sur une distance d'environ 500 km, Florian pourra réparer sa monture dans les villes du sud du pays. Une réparation de fortune qui ne tiendra pas longtemps et qui obligera au final à prévoir le déplacement d'Olivier Wiss (chercheur à l'INES), le Directeur technique du projet. A Bishkek il rejoignait ainsi Florian, pour 2 jours de travail sur un vélo marqué par l'effort.
"Le vélo de Florian était plus usé que ce j'avais pu imaginer, et ceci en grande partie à cause des vibrations, de la grande chaleur et du sable rencontrés au Kazakhstan", raconte Olivier Wiss au retour du Kirghizistan. " Il n'a pas pu trouver les outils et l'aide nécessaire, et pire la réparation effectuée avec l'aide de quelques mécaniciens dans les bazars Kazakhs, aura au final aggravé le problème de disfonctionnement de la route libre".
A mi parcours, cette visite était aussi l'occasion de faire un premier point technique sur cette première, avec dès maintenant des enseignements intéressants concernant l'application des technologies des énergies renouvelables à l'aventure.
"Le premier bilan est que du point de mécanique, et ceci sans véritable surprise, il n'est pas évident pour un vélo de supporter les contraintes liées à la motorisation et au surpoids technologique", précise Florian. "Avec la motorisation et le surpoids, l'usure des plateaux, des roues, des chaînes, des pignons, etc..., a été accéléré. Au delà, l'état des routes a aussi été un facteur important, accélérateur de l'usure de l'état général de la mécanique. Peut être est-ce que le vélo électrique solaire n'est pas encore prêt pour s'aventurer dans ces zones du monde non asphaltées. Mon essai est une première, mais je suis sûr qu'à l'avenir les solutions pourront être trouvées".
Olivier Wiss : "un bilan positif et instructif".
Pour Olivier Wiss, directeur technique du projet et chercheur à l'INES, le bilan n'en reste pas moins très positif. En effet "sur la résistance du système électro-solaire, formé par le couple modules photovoltaïques/batteries, nous n'avions quasiment aucun retour d'expérience sur des conditions d'utilisation aussi extrêmes. Entre un panneau solaire posé sur un toit de maison et un panneau posé sur la remorque d'un cycliste parcourant le monde à vélo, ce n'est pas la même affaire ! En cela le périple de Florian est intéressant car il montre, déjà, qu'il est possible d'adapter l'équipement solaire aux conditions d'un voyage aventurier. Malgré la chaleur, le sable, les vibrations et une chute, les batteries, en lithium Fer Phosphate, délivrent toujours une petite vingtaine d'Ampères heures par cycle et les modules photovoltaïques n'ont perdu que 12% de leur rendement, sur les 220 Watts produits au départ. A mi-parcours, c'est un bilan positif et instructif".
Au delà de ces aspects purement techniques, Florian Bailly insiste sur le facteur humain de ce voyage. "Un voyage en vélo électrique-solaire c'est bien plus qu'un test technique grandeur nature, c'est avant tout une superbe aventure humaine. Ce vélo prototype, unique au monde, est un formidable facteur d'échanges et de rencontres. Partout où je passe il attire l'attention et provoque la discussion, même là où les gens ne savent pas à quoi servent ces deux grandes plaques posées sur ma remorque. Avec un minimum d'explications tous comprennent le fonctionnement du vélo, et c'est vraiment une sensation euphorisante de voir au quotidien que ce projet parle aux gens, me permet de recevoir encore plus d'hospitalité de leur part et intéressent les médias là où je passe (des interviews en Italie, Roumanie, Russie et Kazakhstan). A mi-parcours, le bilan humain de cette aventure est très largement positif. "
Et maintenant : 3 cols entre 3000 et 4000 mètres d'altitude
Florian en vélo électrique solaire au passage d'un col en motagne, au Petit Saint Bernard
Ayant rechargé les batteries pendant près d'une semaine dans la belle et paisible capitale du Kirghizistan, Florian tourne la page de la première moitié du périple et se prépare aux prochains défis, qui doivent le mener jusqu'au Japon pour le début du mois octobre. " Devant moi se dressent aujourd'hui les hautes montagnes du Tian Shan, un massif que je vais traverser par delà 3 cols, entre 3000 et 4000 mètres d'altitude. Un superbe nouveau défi pour mon vélo électrique solaire, car depuis le col du Petit Saint Bernard (franchit lors de la 2ème étape pour passer de la Savoie à Italie) je n'ai connu aucune montée significative ! Mais a vrai dire, pour le savoyard que je suis, ces quelques cols me font moins peur que le vide et la platitude des grandes steppes ! J'ai un peu l'impression d'arriver en terrain maîtrisé".
Au delà des montagnes célestes d'Asie centrale, Florian plongera alors directement sur la Chine, au niveau de Kachgar, et "là ça sera de nouveau le voyage en terre inconnue" précise Florian, qui n'est jamais aller dans ce grand pays et qui n'en maîtrise pas la langue. "Si depuis l'Ukraine j'ai pu développé une petite capacité à comprendre et à m'exprimer en russe dans tous les pays de l'URSS traversés, j'aborde mon entrée en Chine avec un peu plus d'inquiétude en ce qui concerne la langue et la communication. J'ai sur moi un petit guide de conversation chinois, je n'ai plus qu'à le potasser sérieusement dans les prochains jours !"
A mi-parcours, l'aventure Sur la Route du Soleil Levant prend un nouveau tournant, en quittant l'empreinte Russe pour plonger dans l'immensité chinoise. Une chose est sûr, l'aventure sera au rendez-vous, par delà les déserts du Taklamakan et du Gobi, par delà la zone récemment sinistrée du Gansu (où Florian passera d'ici quelques semaines), la Grande Muraille, l'humidité de l'Est du pays, Pékin et jusqu'à la mer de Chine où Florian prendra un bateau direction le Japon, terme de l'aventure.
L'aventure continue.
Le périple France-Japon en vélo électrique solaire en chiffres
Le periple en quelques chiffres.
Km parcourus : 6100
Moyenne générale : 22,9 km/h
Moyenne par étape : 122 km
L'étape la plus rapide : 25,5 km/h de moyenne entre Aoste et Vercelli en Italie.
L'étape la plus lente : 15 km/h dans la rudesse des steppes Kazakhes
L'étape la plus longue : 175 km en la Croatie et la capitale Serbe Belgrade.
Le temps de route le plus long : 7h40 pour arriver à Astrachan en Russie.
Nombre de crevaison : 2, de la roue de la remorque uniquement
Principaux problèmes techniques : bris de chaînes, changement de roue arrière, roue libre agonisante, remorque fracturée.
Nombre de chute : une seule, en Ukraine, renversé par un camion.
Tout le voyage :
Florian Bailly de la France au Japon et à la Chine en vélo solaire électrique
Voyage de la France à la Chine et au Japon en vélo électrique solaire un pari réussi pour Florian Bailly
La Chine traversée en vélo électrique solaire - arrivée à Shangai
Au coeur de la Chine en vélo électrique solaire
Bande annonce du film sur le voyage en vélo électrique solaire France-Japon projeté au Grand Bivouac à Albertville
Traversée de la Chine en vélo électrique solaire la région du Sinkiang ou Xinjiang
Périple en vélo électrique solaire : l'entrée en Chine est de l'autre côté de la montagne
Florian Bailly à mi-parcours du périple France-Japon à vélo électrique solaire
Steppes Kazakhes : la rencontre des difficultés
14 juillet : de l'Ukraine vers la Kalmoukie
30 juin : le périple en Russie
18 juin : une roue dans l'aventure
Derniers préparatifs du voyage en vélo solaire de Florian Bailly
Florian Bailly en route vers le Japon en vélo solaire met en lumière les Véloparcs électriques du Parc des Bauges
Mots-clés : France-Japon en vélo solaire - France Chine vélo solaire - Périple vélo solaire - Steppes en vélo solaire - Shangaï en vélo solaire - En Chine en vélo solaire - Vélo solaire dans les Bauges - préparatif voyage vélo solaire - En Russie en vélo solaire