Colloque international de l’Université de Savoie
22 au 26 novembre 2010 à Chambéry
En mars 2009, l’Université de Savoie organisait, en partenariat avec les Conseils généraux de
Savoie et Haute-Savoie, le colloque « Aux sources de l’Annexion », une rencontre permettant
de faire le point sur les archives disponibles pour relire l’événement, et dont les actes sont en
cours de publication chez Peter Lang pour une parution prévue fin octobre 2010.
Conformément au projet initial, l’Université de Savoie et les Archives départementales de
Savoie et de Haute-Savoie poursuivront leur travail de relecture et d’approfondissement
de l’événement lors d’un second colloque, « L’Annexion de la Savoie à la France : une
question européenne », qui se tiendra à Chambéry du 22 au 26 novembre 2010.
Le texte de cet article est issu du dossier de presse transmis par les conseillers généraux de Savoie.
Une approche scientifique
Les organisateurs souhaitent inscrire leur approche dans un temps long :
- Un exposé introductif brossera les évolutions de la Savoie depuis 1792 (première Annexion) jusqu’à la mise en place de la monarchie parlementaire dans le contexte
troublé des révolutions uropéennes (1848, Statuto).
- Un exposé conclusif esquissera les modes d’assimilation d’un territoire nouveau
entre 1870 et 1910 (première commémoration du cinquantenaire de l’Annexion).
L’Annexion mérite d’être replacée à son échelle véritable : celle d’un événement de
dimension internationale, dont l’importance politique a été négligée. En 1815, le retour
de la Savoie dans le giron de la monarchie sarde participait du nouvel ordre européen
né du Congrès de Vienne. En conséquence, son détachement au profit de la France
en 1860, contrepartie de l’unité italienne en marche, était une remise en cause bien
réelle d’un demi siècle d’histoire européenne. D'autre part, il était la première
application du principe moderne de la consultation des populations à l'occasion d'un
changement territorial, en même temps que les plébiscites rattachant l'Italie centrale
au royaume de Piémont-Sardaigne.
Enfin, le contrôle d'une partie importante des passages alpins par la Savoie avait
toujours été un enjeu européen important. Le sort de la Savoie se joua donc très
largement dans les chancelleries : les positions de la France (Napoléon III,
Thouvenel...), du Piémont-Sardaigne en passe de devenir l’Italie, de Rome, de
l’Angleterre, de la Suisse, de l’Autriche-Hongrie, de l’Allemagne et de la Russie
méritent d’être très largement revisitées. L’approche en terme d’histoire diplomatique
sera donc privilégiée, en lien avec les jeux de forces des opinions propres à la vie
politique intérieure de chacun des Etats.
Il s’agira d’articuler cette approche avec l’échelle de la province, c’est-à-dire de la
Savoie face à l’Annexion, sujet sur lequel il subsiste des zones d’ombres.
Evidemment, l’approche se situera d’abord en termes politiques : analyse de la
campagne d’opinion (presse et brochures), identification des envoyés de Paris, lignes
de force de la campagne du plébiscite en Savoie du Nord, animation des comités
locaux, nouveaux moyens de communication disponibles entre Paris et la Savoie pour
influencer le cours des choses, établissement des relations entre les milieux
annexionnistes et anti-annexionnistes savoyards et niçois, analyse politologique des
résultats du scrutin…
Néanmoins, une approche plus profonde en termes économiques et sociaux sera
menée sur les élites savoyardes, le monde judiciaire, les milieux agricoles, les
industriels, le clergé... face à l’Annexion, sur les conséquences des guerres...
- Une troisième séquence se penchera sur la décennie qui suit 1860 : mise en place
du nouveau cadre français une fois l’Annexion acquise, assimilation d’un territoire
nouveau où conseils généraux, préfectures, institutions judiciaires, appareil militaire,
gendarmerie, mais aussi politique ferroviaire, scolaire et ecclésiastique... seront
sondés, positionnement des Savoyards (élites catholiques et républicaines, milieux
d’affaires, couches populaires...), regards renouvelés des Français sur leurs nouveaux
compatriotes et des Italiens sur ces étrangers si proches, mode de construction des
mémoires.
La mobilisation de spécialistes reconnus
Dans la continuité du premier colloque, les partenaires, forts des contacts établis, se fixent
pour objectifs de renouveler l’approche historique de l’Annexion en tenant compte, plus qu’il
n’a été fait, de la dimension européenne de l’événement et en faisant appel à des
spécialistes reconnus des domaines concernés : plus d’une trentaine d’intervenants,
universitaires et chercheurs français et étrangers seront mobilisés durant les cinq journées
de colloque.
La manifestation scientifique s’intégrera dans le cadre des commémorations prévues pour
2010.
La publication des actes du colloque est prévue début 2011 aux éditions Peter Lang et
constituera le second volet de la publication « Aux sources de l’Annexion ».
Le comité scientifique et d’organisation
- Yves Kinossian, directeur des Archives départementales de la Haute-Savoie
- Jean Luquet, directeur des Archives départementales de la Savoie
- Sylvain Milbach, maître de conférences en histoire contemporaine, Université de
Savoie
- Georges-Henri Soutou, membre de l’Institut, professeur émérite, Université de Paris
Sorbonne - Paris IV
- Denis Varaschin, vice-président de l’Université de Savoie, professeur d’histoire
contemporaine