Hervé Gallien : Louis Mathieu, comment vous définissez-vous ?
Louis Mathieu : Je suis artiste lyrique et dramatique, et professeur de chant.
H.G. : Quelles études avez-vous suivies pour y parvenir ?
L.M. : Je suis entré au Conservatoire de Chambéry en 1956, à l’âge de 16 ans, dans la classe de chant de Paul Parmentier de l’Opéra de Paris. J’ai pris ensuite des cours avec Charles Panzera, professeur au Conservatoire de Paris, cours que j’ai dû interrompre pour effectuer mon service militaire en Algérie. De retour en France, j’ai été admis au Conservatoire de Paris dans la classe du célèbre ténor Jean Giraudeau et j’en suis ressorti en 1968, lauréat des classes d’opéra, d’opérette et de chant.
H.G. : Vous êtes alors entré dans la vie active. Comment cela s’est-il passé ?
L.M. : J’ai eu la chance de débuter une carrière, qui m’aura fait beaucoup voyager et rencontrer des artistes exceptionnels dont certains m’auront beaucoup apporté.
Tout d’abord, j’ai été engagé à Paris, au Théâtre National Populaire (TNP), que dirigeait Georges Wilson, comme chanteur et comédien. Puis j’ai chanté dans de nombreuses villes françaises (Nantes, Toulouse, Tours Lyon, etc…), avec la production des Théâtres Lyriques de France, pour laquelle, j’ai interprété une centaine de rôles : Tamino de La Flûte enchantée, Otavio de Don Juan, Werther, Faust, Ferrando de Cosi fan tutte, et bien d’autres…
A la suite d’une représentation du « Viol de Lucrèce » de Benjamen Britten, à Liège, je fus engagé comme ténor soliste à l’Opéra Royal de Wallonie (Opéra de Liège), ce qui me permit de faire, 105 représentations annuelles, durant quatre saisons, auxquelles, je dois ajouter les nombreuses tournées à l’étranger. J’ai pu ainsi aborder, la quasi totalité du répertoire lyrique.
En 1969, j’ai assuré les 120 représentations de « La fuite de Boulgakov » d’André Chamoux avec Antoine Vitez, comme chanteur et acteur. Ensuite, j’ai participé à la création de « Lundi, monsieur vous serez riche » d’Antoine Duhamel, au Théâtre de la Renaissance à Paris, qui a été joué pendant plus d’un an. J’ai également chanté avec « Les Baladins Lyriques », troupe dirigé par Jean-Claude Hartman, pour une tournée importante. J’ai fait également deux créations contemporaines à « L’Atelier Lyrique du Rhin ».
Enfin, j’ai eu l’immense bonheur de rencontrer des artistes de renommées internationales, comme le grand et célèbre Alfredo Krauss, ainsi que Gérard Serkoyan, qui ont su avec intelligence, me donner les précieux conseils qui m’ont guidé tout au long ma vie professionnelle.
En 1991, après avoir été nommé au Conservatoire de Chambéry, j’ai commencé à restreindre mes activités de chanteur, faute de temps. J’ai tout de même persévéré, en créant un duo chant et piano avec Nelly Cottin. Nous avons donné une quinzaine de concerts et enregistré un CD : « Passion ».
En 1996, j’ai mis en place, un chœur semi professionnel : les « Chœurs du Duché de Savoie », qui ont donné de nombreux concerts de grandes qualités et participé à un certain nombre de productions lyriques.
Enfin, j’ai eu le plaisir à chanter à Aix-les-Bains, avec vous et votre orchestre, Mozart de l’opéra de Rimsy-Korsakov : « Mozart et Salieri », avec le baryton Jean Boulay et la participation de mes « Chœurs du Duché de Savoie ».