Géraldine Cacciatore
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C’est une jeune femme déterminée, inattendue, surprenante, pleine de bon sens,
remplie d’humanité, que j’ai rencontrée ce 21 février. Elle a bien voulu se livrer, pas sur tout, mais sur l’essentiel : le chemin de la construction de sa vie.
Géraldine Cacciatore est flûtiste. Elle est née en février 1967 à Aix- les-Bains (Savoie). Elle est actuellement flûte solo au Collegium Musicum de Bâle (Suisse). Elle enseigne son instrument à la Kantonsschule de Zurich (lycée préparant aux épreuves du bac musical).
Géraldine Cacciatore (au centre, debout) et le Collegium Musicum de Bâle
(mai 2004)
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Hervé Gallien : Géraldine Cacciatore, comment vous définissez-vous ?
Géraldine Cacciatore : Musicienne ! Je suis avant tout et ce que toujours j’ai voulu être : musicienne à travers mon instrument, celui que j’ai choisi et celui que j’aime : la flûte traversière. Je l’ai choisi parce que c’est un instrument d’orchestre et que l’orchestre est le lieu même du rassemblement qui favorise la rencontre et privilégie le contact humain que je ressens profondément en jouant.
H.G. : Vous avez fait ce choix très jeune ?
G.C. : Toute petite, j’ai dit clairement à mes parents que je voulais jouer de cet instrument.
Sans hésiter, ils m’ont inscrite au Conservatoire Municipal de Musique d’Aix-les-Bains dont vous étiez le directeur, et en raison de mon jeune âge, vous m’avez alors conseillée de commencer par l’apprentissage de la flûte à bec. Ce n’était pas vraiment mon souhait, mais cela était nécessaire.
Je suis donc entrée dans la classe de Maryse Scorza, professeur dont j’ai apprécié la compréhension et l’ouverture d’esprit et j’y suis restée un certain temps puisque ce n’est qu’à 14 ans que j’ai intégré la classe de flûte traversière de Florence Carré. C’est grâce à elle, à sa bienveillance et à son efficacité que j’ai rapidement progressé et franchi en quelques mois, les étapes nécessaires pour aborder les études d’un niveau supérieur. Au bout de six mois, elle me faisait déjà jouer en concert : cette première expérience du public reste pour moi inoubliable.
Au bout de deux ans, j’ai décidé de me présenter au Conservatoire National de Région de Musique de Lyon où j’ai été reçue dans la classe de Marius Beuf et j’y suis restée quatre ans. Marius Beuf, alors flûte solo de l’Orchestre Symphonique de Lyon, m’a véritablement coachée en me prenant avec lui aux répétitions, en ne comptant pas les heures de cours qu’il me donnait, week-end compris. Il m’a beaucoup donné, mais j’ai accepté avec difficulté sa rigueur méthodique sans concession, qui ne laissait pas assez cours à mon désir d’expression.
J’ai eu alors la chance de travailler parallèlement avec Patrick Gallois, Flûte solo à l’Orchestre National, qui m’a aidée à me trouver musicalement.
Au Conservatoire Supérieur de Musique de Lyon, où j’ai étudié un an, j’ai rencontré
celui qui restera toujours mon maître : Maxence Larrieu, soliste international.M’ayant apprécié à ma juste valeur, il m’a proposé d’entrer dans sa classe au Conservatoire Supérieur de Musique de Genève où j’ai obtenu mon Premier Prix de Virtuosité. Maxence Larrieu m’a donné la Liberté : pour lui, toute interprétation est bonne si elle est convaincante.
Puis je me suis perfectionnée neuf mois à Cologne (Allemagne) avec Andràs Adorjan et à Saluzzo dans le Piemont (Italie) avec le flûtiste français Alain Marion, ces deux
derniers étant également de grands solistes réputés.
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H.G. : Et vos études générales ?
G.C. : Mon père pensant que musicien n’était pas un métier, m’a vivement conseillé de poursuivre mes études générales, par simple précaution. J’ai ainsi obtenu un DEUG en Musicologie à l’Université de Lyon.
Il est vrai que mes parents ont été très souvent inquiets quant à mon avenir. Avec les hauts et les bas que l’on connaît, les moments difficiles, souvent bien légitimes,
emportée par le découragement j’ai cependant tout fait, j’ai travaillé d’arrache pieds pour arriver à ce que je voulais : être musicienne, flûtiste et jouer dans un orchestre.
J’y suis parvenue par mon travail, par ma persévérance et ma volonté, mais aussi et je le dis très fort, grâce à mes parents qui m’ont toujours fait confiance et m’ont permis de réaliser ce rêve d’enfant qui, aujourd’hui, est le bonheur de ma vie.
La musique est mon travail, mais c’est aussi aux autres que je la destine. Chaque fois que je le peux, je joue pour les plus démunis, pour les aider à comprendre ce que cet art peut apporter à leur vie : un peu de bonheur qui, je l’espère, les conduisent vers la Lumière.
Géraldine Cacciatore (au centre) lors d’une tournée de Gospel (décembre 2003)
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H.G. : Votre parcours est remarquable. Etes-vous satisfaite ?
G.C. : Oui, mais je ne veux pas en rester là. Je suis d’une nature curieuse. J’aime chercher, échanger et découvrir. Je suis toujours à la recherche du moindre indice qui me permettra de progresser sur ce long chemin de vie, encore et toujours plus loin.
Découvrir de nouvelles œuvres, de nouvelles personnes qui par leur richesse
intérieure remettent en cause ce qu’on croyait acquit pour toujours et échanger des expériences.
Ainsi, j’ai côtoyé des gens admirables tels que le flûtiste Patrick Gallois, le violoncelliste Yo Yo Ma, les pianistes Vlado Perlmuter et Christian Zimmermann, les chefs d’orchestre Armin Jordan (disparu récemment), Kurt Sanderling et Lorin Maazel, pour ne citer qu’eux. Je n’oublie pas le comédien Daniel Mesguish avec qui j’ai partagé un beau moment autour du compositeur Hector Berlioz. Il m’a apportée un peu de son savoir et beaucoup de motivation et d’encouragement pour ne vouloir et ne choisir que le Beau.
H.G. : Vos propos sont très clairs : vous êtes musicienne avant tout.
Et votre flûte, qu’est-elle pour vous ?
G.C. : Ma flûte c’est moi. Elle EST moi et aussi le moyen que j’ai choisi pour m’exprimer. Nous sommes inséparables.
H.G. : Quel est votre compositeur préféré ? Celui dont vous ne pourriez vous passer ?
G.C. : Berlioz ! Berlioz avant tous les autres. Hector Berlioz, le maître absolu du romantisme. Il me remplit totalement. Bien sûr, j’en aime beaucoup d’autres parmi les romantiques essentiellement : Beethoven, Brahms, Tchaïkovsky et j‘en oublie, mais aussi l’opéra français et Verdi. Je vais régulièrement au concert me pénétrer des œuvres que j’aime et découvrir d’autres compositeurs et d’autres artistes qui, chaque fois, ajoutent un peu plus à mon envie de connaître et de savoir.
Mais ma vie n’est pas remplie que de musique. J’apprécie l’histoire, la littérature, les arts et tout ce qui enrichit, tout ce qui donne à notre dimension humaine sa vraie valeur, celle qui nous élève vers la Lumière.
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Géraldine Cacciatore en trio avec P.H.Huereb, alto et F.Pierre, harpe, au Festival de Musique de Chambre des Pays de Gex ( août 2004)
H.G. : Les jeunes et la musique, qu’en pensez-vous ?
G.C. : Je voudrais que tous les jeunes qui souhaitent se lancer dans cette aventure passionnante, en connaissent les principes élémentaires. D’abord savoir ce que l’on veut, puis se donner les moyens d’y arriver, foncer et ne jamais céder aux moments inévitables de découragement. Qu’ils mettent leur âme et leur énergie à servir cet Art sans oublier l’essentiel : l’Amour universel. La musique est le lien qui unit les hommes.
Le conservatoire n’est pas une fin en soi. Il faut y passer, c’est important, mais c’est au-delà de cette institution qu’il faut se diriger, déterminé et passionné, et surtout se dire que notre réussite est avant tout dans notre cœur et son œuvre entre nos mains.
H.G. : Géraldine Cacciatore, je vous remercie.
Hervé Gallien
Propos recueillis le 21 février 2007
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