ENTRACTE 1
Courte pièce orchestrale introduisant l’acte 2, construite sur le thème de José à sa sortie de prison.
ACTE 2
La taverne de Lilas Pastia, lieu de rendez-vous des contrebandiers, amis, complices, soldats, toutes catégories sociales confondues.
Carmen, Frasquita et Mercédès sont à la table des officiers. On s’amuse, on chante, on danse. A l’heure du couvre-feu, dans un grand mouvement de foule, Escamillo, toréador, vainqueur des courses de Grenade, fait son entrée, escorté par ses admirateurs :
« Toréador en garde,
Et songe bien, oui, songe en combattant
Qu’un œil noir te regarde
Et que l ‘amour t’attend ».
Escamillo raconte ses exploits libérant l’ivresse du pouvoir sur le taureau (jouissance de la mort) et sur la femme (jouissance de l’amour), l’Amour étant indissociable de la Mort (on remarque les mêmes consonances). Carmen ne fait qu’écouter dans la plus grande indifférence. Mais à la fin de l’air, lorsqu’elle s’empare du mot « amour » chanté une dernière fois par Escamillo, leur regard se croise ; une femme et un homme libres viennent de se rencontrer et se lier pour toujours. Seule la mort va les séparer.
Escamillo se retire. Il promet qu’il reviendra.
Bernard Buffet (1928-1999)
Escamillo
Les contrebandiers sont sur une nouvelle affaire. Ils doivent partir le soir même dans la montagne, pour passer leur marchandise. Pour cela ils ont besoin de la complicité des femmes pour éloigner les douaniers. Carmen refuse de les suivre ; elle attend d’un instant à l’autre, José, qui vient de sortir de prison.
José ne l’intéresse plus. Escamillo est dans sa vie. Mais, une fois encore, elle veut jouer de sa séduction.
José arrive. Les contrebandiers se retirent en espérant que Carmen changera d ‘avis et finira par les suivre.
Les retrouvailles sont tendues. Carmen excite la jalousie de José en avouant qu’elle vient de danser avec les officiers. Pour le calmer, elle lui propose de danser maintenant, rien que pour lui.
A peine a-t-elle commencé qu’on entend au loin le clairon qui sonne. C’est la retraite. José doit rentrer à la caserne. Alors Carmen, furieuse, de moque de lui, le méprise et le pousse dans ses derniers retranchements. José déstabilisé l’oblige à l’écouter. Il lui redit son amour :
« La fleur que tu m’avais jetée
Dans ma prison m’était restée,
Flétrie et sèche, cette fleur
Gardait toujours sa douce odeur…
Je ne sentais qu’un seul désir, un seul espoir :
Te revoir, ô Carmen, oui, te revoir !
Car tu n’avais eu qu’à paraître,
Qu’à jeter un regard sur moi,
Pour t’emparer de tout mon être,
Ô ma Carmen !
Et j’étais une chose à toi.
Carmen, je t’aime ».
Carmen semble l’écouter, et pour mieux le posséder, fait semblant de se laisser prendre au jeu, mais pose une condition : s’il l’aime, il devra la suivre, déserter pour acquérir sa liberté. Horrifié, José refuse. Elle le congédie.
On frappe à la porte. C’est le lieutenant qui croyant la place libre, vient obtenir les faveurs de Carmen. Il somme José de partir, et devant son refus, tire son sabre et engage un duel. Les contrebandiers accourent et les séparent.
José n’a plus le choix. Il doit les suivre.
Par cet acte obligé, il s’engage, impuissant, dans la voie du déshonneur.
Fin de l’Acte 2