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Wagner transcendé et trahi
Orchestre National de Lyon
Jun Märkl, direction
Deborah Polaski, soprano
Concert du samedi 12 mai 2007, 18h
Lyon, Auditorium Maurice Ravel
Richard Wagner (1813-1883)
- Tristan et Isolde, prélude
- Wesendonck-lieder (Cinq poèmes pour une voix de femme avec accompagnement de piano. Orchestration : Richard Wagner, Félix Mott)
- Tristan et Isolde, mort d’Isolde
- Der Ring des Nibelungen, (La Tétralogie) extraits
Jun Märkl
J’aurais aimé écrire : « C’était parfait ! ». Non. C’était bouleversant, irrésistible. Les sonorités voluptueuses d’un orchestre sans faille, puissant, envoûtant, dirigé de la main ferme, précise, douce et caressante d’un chef sublime et passionnant, nous ont entraîné dans l’univers sans fin, luxuriant, électrisant et apaisant, d’un compositeur unique dont le génie surpasse la grandeur de l’humain.
Hélas ! Première ombre au tableau : la soprano Deborah Polaski, pourtant wagnérienne confirmée, acclamée et accomplie, n’a pas convaincu. Sa voix chaude et large, idéale pour Brünnhilde – mais c’est Isolde qu’elle chantait – n’a pas traduit cette mort fatale qui conduit à la vie, amour transcendé en Tristan, amant retrouvé. Neutre dans les pianissimi, inaudible souvent, criardes dans les aigus, voix inégale non soutenue, elle a laissé une impression de laisser-aller, indigne de son talent.
Deborah Polaski
Deuxième ombre, pour le moins surprenante : l’enchaînement des œuvres sans vision continue, sans respiration. Au milieu de Tristan, préfigurant la musique d’un nouveau temps, les Wesendonck-lieder, italianisant à la manière de Tannhäuser, se sont encastrés, là, sans motif apparent, sans rien avoir à y faire. La Tétralogie, œuvre monumentale d’environ seize heures, résumée en une demi-heure (peut-être plus), a donné l’impression d’un pot-pourri pour curistes nostalgiques. Le programme annonçait des extraits. Nous n’avons eu qu’une suite d’orchestre sans intérêt. Qu’est-il donc passé dans la tête de Jun Märkl, pour trahir à ce point l’esprit wagnérien ?
Heureusement, la qualité exceptionnelle de l’orchestre, la maîtrise contrôlée du chef et le génie incontestable du compositeur, ont fait de ce concert un instant inoubliable, d’un rare bonheur.
Orchestre National de Lyon
Petit détail pour terminer : l’entrée de l’Auditorium (couloirs et escaliers interminables), sale et puante à souhait, digne de certaines stations de métro des bas quartiers, n’a pas l’air d’inquiéter. Les élus lyonnais ne doivent pas beaucoup fréquenter les concerts !
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Hervé Gallien, 13 mai 2007
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