Festival des Nuits romantiques 2007 du 28 septembre au 7 octobre
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L’émotion non ressentie des virtuoses abandonnés
Festival Nuits Romantiques du lac du Bourget 2007
Ensemble Orchestral de Paris
Isabelle Faust, violon
Anne Gastinel, violoncelle
Juraj Valcuha, direction
Aix-les-Bains, Centre des Congrès
Vendredi 28 septembre 2007, 20h30
Ludwig Van Beethoven (1770-1827), Ouverture « La Consécration de la maison », op.124
Franz Schubert (1797-1828), Symphonie n°8 en si mineur « Inachevée », D 759, Allegro moderato, Andante con moto
Johannes Brahms (1833-1897), Double concerto pour violon et orchestre en la mineur op.102, Allegro, Andante, Vivace ma non troppo
C’est avec un quart d’heure de retard, – tradition oblige – que le jeune chef d’orchestre Juraj Valcuha fit sonner les premiers accords de l’ouverture la moins connue et la moins jouée de Beethoven : « La Consécration de la maison ». Heureuse surprise que cette ouverture, d’un romantisme et d’un modernisme insoupçonnés, donnant le beau rôle aux cuivres qui ne s’en sont pas privés, défavorisant par endroits les cordes, qui parurent alors un peu fades et privées de leur sonorité.
Cette impression est devenue réalité au cours de cette merveilleuse symphonie « inachevée », sans doute par l’absence d’un troisième mouvement, mais qui n’en porte que le titre, tant elle est pensée et construite par le génie d’un Schubert particulièrement inspiré. Cette œuvre, toute en finesse, fut quelque peu desservie par un chef discret, surtout soucieux de coordonner et d’éviter les décalages – pourtant bien audibles chez les bois, dans certains accords frappés -, mais qui pourtant, a su par moment, par quelques gestes larges et significatifs, redonner à l’orchestre toute sa vivacité, son expressivité et sa merveilleuse sonorité initiale. C’est dans les pianissimos que Juraj Valcuha a fait merveille et a montrer son talent caché, en obtenant une égalité de sons remarquable, réconciliant cordes et vents en une unité parfaite, malheureusement parfois anéantie par des fortissimos que les cordes ne purent assurer face à la grandeur majestueuse des cuivres, respectueux de leurs notes à jouer. Cette symphonie, magique à tous les degrés, en est ressortie un peu défaite et défigurée, en perdant une partie de sa raison d’être : finesse et sensibilité, auxquelles le chef aurait dû pourtant, particulièrement veiller.
Isabelle Faust
Anne Gastinel
Le Double concerto pour violon et violoncelle de Brahms n’apparaît pas comme l’œuvre la plus représentative du compositeur, complexe dans sa construction et peu évidente dans son interprétation, elle doit, pour être pleinement appréciée, être interprétée par des musiciens d’exception. Avec l’Ensemble Orchestral de Paris, Isabelle Faust et Anne Gastinel, Philippe Cassard, directeur artistique des « Nuits » à fait le bon choix, excellent même. Mais il fallait un chef impétueux, sûr de ses convictions, en lien total avec ses musiciens et surtout, avec… Brahms. Le résultat fut quelque peu mitigé. Isabelle Faust et Anne Gastinel, en parfaite osmose, souvent les yeux dans les yeux – mais pas dans ceux du chef -,
furent parfaites. Elles jouèrent de leur instrument, violon et violoncelle, avec le talent, la virtuosité et la musicalité qui caractérisent les plus grands. Mais desservies par un orchestre orphelin d’un chef se cherchant, elles se sont reposées sur leurs qualités, depuis longtemps affirmées. Cela aurait été satisfaisant si leur partenaire avait assimilé leur sensibilité.
Le bis réclamé était sans objet. C’était pourtant l’occasion pour ces deux merveilleuses artistes d’exprimer leur talent, en jouant seules, un duo de leur choix, et, nous aurions été comblé.
Avec ce concert d’ouverture, fort apprécié d’un nombreux public, Aix-les-Bains renoue, pour quelques jours – le temps du Festival – avec la musique classique interprétée par des artistes professionnels de haut niveau. Profitons-en pour savourer pleinement ces instants fugitifs, dus à l’initiative, le courage et l’opiniâtreté de l’ « Association Musique Passion », qui se bat envers et contre tous pour maintenir cette remarquable manifestation. On ne peut que l’encourager à persévérer dans cette voie culturelle, comblant avec talent, l’immense désert musical de la vie aixoise.
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Hervé GALLIEN
29 septembre 2007
Toutes les critiques de concert réalisées par Hervé Gallien
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