Le chef d’orchestre franco-suisse vient de diriger deux concerts à Paris dans le cadre du cycle « Visions wagnériennes ».

Après sa mise en examen dans l’affaire de la « tuerie-suicide » de la secte de l’Ordre du Temple Solaire (Vercors, décembre 1995), il a été définitivement relaxé le 21 décembre dernier après douze ans d’une vie de cauchemar absolu.

C’est grâce à son ami Pierre Boulez, dont le soutien total lui a permis de survivre, que Laurent Bayle, directeur de la Cité de la musique, l’avait invité à diriger à Paris en octobre 2003 et mai 2006, alors qu’il était banni totalement du milieu musical. Bien avant son procès, tous ses contrats avaient été annulés et tout le monde lui avait tourné le dos. Il n’y a que la Scandinavie, où la présomption d’innocence est respectée, qui a tenu ses engagements.

Durant ce temps, il a gagné sa vie en donnant des cours de direction d’orchestre au conservatoire de Copenhague, et, de généreux donateurs lui sont venu en aide pour l’aider à poursuivre son métier. Mais découragé et profondément blessé, il a failli tout abandonner. Aujourd’hui, content d’avoir tenu, il se considère comme un miraculé.

Ancien directeur artistique de l’Ensemble intercontemporain, il entend bien reprendre son combat pour la musique contemporaine, dont Pierre Boulez est le seul, aujourd’hui, qui ose encore lui consacrer des programmes entiers.

Michel Tabachnik, qui fait son retour dans la vie publique, non sans quelque appréhension, vient d’être nommé à la tête du Noord Nederlands Orkest et de l’Orchestre de la Radio Flamande. À la suite à ces nominations, il a déclaré : «  Ma réhabilitation a commencé. Mais ce serait mentir si je disais que je ne porte pas encore, la souffrance de ce qu’on a pu penser de moi. Maintenant, je voudrais qu’on écoute ce que je fais. J’ai 65 ans et j’ai perdu 12 ans de ma vie. »

On ne peut que se réjouir, que ce grand chef de réputation internationale, reprenne ses activités qui ont marqué dans le passé un grand nombre de musiciens et de mélomanes.