François Hollande au congrès des pompiers à Chambéry

   François Hollande au congrès des pompiers à Chambéry

François Hollande au congrès national des sapeurs pompiers : « Un exemple pour la jeunesse de notre pays »

françois Hollande Chambéry

 

Le président de la République a passé en revue les questions qui se posent  à la profession, dont celle des secours en montagne, mais aussi les garanties de carrières à tous les grades de même que la revalorisation du volontariat

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

François Hollande  a été accueilli, ce samedi 12 octobre, par différents corps de sapeurs pompiers de France, formation musicale comprise, avant de se rendre dans la grande salle du Phare pour la phase ultime du 120ème congrès de la  profession. Après l’intervention du colonel Eric Faure, président de la fédération nationale des sapeurs pompiers, le président de la République était année à prononcer un discours clé pour l’avenir de la profession. Il en passa plusieurs point en revue avant d’en venir à un concernant plus spécialement la Savoie.

 

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« Comment ne pas évoquer ici, à Chambéry, au cœur de la Savoie, la question du secours en montagne.  Un milieu naturel magnifique, mais dont nous savons combien il peut être hostile et dangereux. Ces risques doivent inciter à l’unité et à la  complémentarité entre gendarmes et sapeurs-pompiers, qui ont chacun leur rôle dans cette  mission difficile. Je sais l’attention que le ministre de l’intérieur porte au respect de cet  équilibre. »

 

Plus largement François Hollande a dressé un tableau des  de la profession de sapeurs-pompiers. « Ce sont, dit-il,  ce sont 40.500 professionnels et 195.200 volontaires, auxquels il faut  ajouter les 12.200 militaires.

Quand ils sont appelés sur les lieux d’un sinistre, volontaires et  professionnels portent le même uniforme et sont animés du même sens du bien commun.  Les sapeurs-pompiers professionnels, c’est l’ossature de notre système de sécurité civile.  Le ministre de l’Intérieur a engagé avec leurs représentants un dialogue social précieux : il est  ainsi le premier à avoir reçu toutes les organisations syndicales représentatives. Je souligne également les initiatives qui découlent du protocole d’accord conclu à la suite du congrès de votre Fédération à Nantes.  Il prévoit des mesures significatives.

Je pense à la consolidation du statut des personnels de  direction des services départementaux d’incendie et de secours, désormais aligné sur celui des  directeurs généraux des services des collectivités locales mais aussi la revalorisation des  carrières des officiers ; et à l’établissement de passerelles vers les emplois supérieurs de la fonction publique.

Je demande au ministre de l’intérieur de veiller à ce que, dès l’an prochain,  elles soient rendues effectives pour toutes les catégories de personnel concernées. »  Mais quel que soit le grade, quelle que soit la spécialité les carrières des sapeurs pompiers doivent être aussi attractives que les autres corps et cadres d’emploi de la fonction publique. « Ce ne sont pas là des demandes inconsidérées : ce sont des droits, c’est la juste reconnaissance d’un choix professionnel, c’est aussi la condition indispensable d’une  gestion dynamique des ressources humaines de la fonction publique. »

 

Le président devait en venir ensuite au modèle français unique, qui repose sur  la  conjugaison de deux forces : celle des professionnels et celle des volontaires.   

A ces derniers, il exprime sa reconnaissance. « Ils sont, dit-il, à travers leur  engagement un exemple pour la jeunesse de notre pays. Le volontariat est issu de solidarités  et de traditions qui remontent à loin mais il est aussi très moderne. J’invite tous ceux qui réfléchissent à l’extension du service civique à s’inspirer de cet exemple.  Les volontaires, qui effectuent près de 70% des opérations assurées par les sapeurs-pompiers,  doivent être soutenus, accompagné par l’Etat.

Dans cette perspective, le gouvernement a publié et mis en œuvre  les textes d’application de la loi du 20 juillet 2011 sur le volontariat. La charte nationale, « Ambition volontariat », définit leurs droits et leurs  devoirs. J’entends lui donner toute sa dimension. Le déroulement de leur carrière sera  davantage calqué sur celui des professionnels. Ils bénéficieront d’un système propre de  protection sociale, et de possibilités de formation tout au long de leur engagement.

 Mais je veux aller plus loin. Je souhaite que le gouvernement prenne l’initiative d’établir,  sur cette question, un plan national, autour de trois initiatives.  Le lancement d’une campagne de communication nationale pour encourager les jeunes à  se porter volontaires. Je constate que certains dispositifs, pourtant excellents, sont encore  sous-utilisés. Ainsi, sur 40 000 services civiques conclus à ce jour, seuls 471 l’ont été dans les  services d’incendie et de secours.

 

Je demande que ce dispositif soit adapté aux réalités des sapeurs-pompiers et à leurs besoins  opérationnels. Faut-il aller vers un service de sécurité civile ? Pourquoi pas ?

Je suis ouvert  aux propositions que me fera le conseil national des volontaires.  Ensuite, la France défendra auprès de la Commission européenne le maintien de  l’exemption du volontariat de la directive « travail ». Le volontariat ne peut pas être  assimilé à du travail salarié, avec les conséquences que l’on sait sur le coût et le régime horaire qui en découlerait. Nous devons donc veiller à ce qu’aucune confusion ne soit possible. Enfin, un Engagement national pour le Volontariat a été signé, ici même, hier, entre l’Etat, les collectivités locales et la Fédération.

 

Dès lors, ce texte nous oblige. Le volontariat de sapeurs-pompiers est une priorité nationale.  L’objectif est de retrouver 200.000 sapeurs-pompiers volontaires d’ici la fin du  quinquennat, c’est-à-dire retrouver en 2017 le niveau qui était le nôtre une décennie plus tôt, en 2007. Ce qui suppose d’améliorer les conditions de vie des volontaires : l’indemnité  horaire des volontaires évoluera pour garantir leur pouvoir d’achat.

De même,  les sapeurs-pompiers volontaires doivent pouvoir disposer d’un accès privilégié au  logement social. Car combien sont aujourd’hui les candidats motivés qui renoncent à  leur engagement tout simplement parce qu’ils ne peuvent pas se loger à proximité de  la caserne ?  

La formation doit également s’adapter aux contraintes des volontaires. Et ceux-ci  doivent pouvoir davantage prendre de responsabilités d’encadrement ; ensuite, les acquis de l’expérience seront valorisés pour que le volontariat soit un  tout dans la vie active pour la promotion sociale, l’embauche mais aussi les recrutements comme pompiers professionnels.  Enfin, le volontariat doit encore davantage se féminiser et se diversifier. »   

 

Et le président de la République de conclure : «La France a cette chance de disposer d’un modèle unique de sapeurs-pompiers. Il lui revient de le faire vivre au plus grand bénéfice de nos concitoyens. Parce que vous leur offrez le plus  beau mot qui vaille dans une société solidaire : la confiance. »

 

texte et photo Bruno Fournier.

 

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