Ce n'est pas le momentCe n'est pas le moment
Communiqué de presse - saison culturelle 2011/12 Aix les Bains
« C’est pas le moment ! » Avec Jacques Balutin et Manuel Gélin Le Mercredi 30 novembre 2012
Un très joli décor signé Stéphanie Jarre nous introduit dans un bel appartement au design moderne, avec une grande baie vitrée qui surplombe les toits de la ville. Frédéric, accompagné de Sarah, sa maîtresse, particulièrement nunuche, est bien encombré par le SDF qu’il vient de renverser avec sa voiture. L’homme gît, inconscient, dans son salon. Persuadé que son épouse, Blandine, infirmière de son état, est au travail, il va tenter de le soigner et de s’en débarrasser avant qu’elle ne rentre de sa garde de nuit. Pendant que le pauvre hère est, semble-t-il, inanimé, Sarah en profite pour lancer un nouvel ultimatum à Frédéric pour qu’il quitte sa femme. Bien sûr, Mathieu, le SDF, qui feint d’être évanoui, ne perd pas une miette de la conversation. D’autant que, s’il est là, ce n’est pas tout-à-fait le fruit du hasard…
Dès lors, le ver étant dans le fruit, le calvaire du pauvre Frédéric ne va plus cesser de s’envenimer et de se compliquer. On tombe alors dans la pure comédie de boulevard avec quiproquos, mensonges en rafales, portent qui claquent, situations ubuesques…
Après un démarrage un peu mou du genou, on s’installe dans une comédie un peu simpliste qui se résume à une surenchère d’outrances. Dans la première moitié de la pièce, Jacques Balutin nous propose un jeu très exagéré, limite lourdingue avec mimiques dignes du cinéma muet. Heureusement, dans la seconde partie, son rôle lui permet de se monter plus fin, plus subtil, plus supportable. Manuel Gélin, dont le jeu n’est pas remis en cause, jongle on ne sait comment avec des inventions plus énormes les unes que les autres. Les quelques bonnes réflexions qui y sont distillées sont hélas contrebalancées par des jeux de mots navrants.
Il y a néanmoins d’agréables moments dans ce boulevard échevelé que les comédiens défendent du mieux qu’ils le peuvent. D’autant que le fond de l’histoire n’est pas si futile que cela… Thierry Beccaro confirme tout le bien qu’il nous avait laissé entrevoir dans ses précédents pièces. Eliza Maillot est toujours aussi pétulante et juste. Morgane Bontemps tire son épingle du jeu avec son personnage de gourdasse. Quant à Balutin, on l’a dit, il est en demi-teinte et il s’en sort dans la deuxième partie à partir du moment où il est moins dans la grosse farce.
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