Au-delà de sa mission de soins, l'hôpital public est aussi un acteur majeur de la prévention .
Les hôpitaux sont donc bien placés pour faire se rencontrer les logiques curatives et préventives, en contribuant à sensibiliser des publics très hétérogènes : les usagers bien sûr, mais aussi les millions de visiteurs et le million de professionnels qui y travaillent.
Le Ch de Chambéry a décidé de s’inscrire dans cette logique en ciblant particulièrement des problématiques auxquelles il peut localement apporter une réponse.
Le texte qui suit est réalisé par le service communication de l'hôpital, que nous retransmettons tel quel (et avec nos remerciements pour ce document de qualité)
L’Unité Neuro Vasculaire, une réelle avancée dans la prise en charge de L’AVC.
Les accidents vasculaires cérébraux (AVC), représentent en France en 2008, la première cause de démence, la deuxième cause de handicap, la troisième cause de mortalité. La prise en charge dans une UNV permet au patient de bénéficier de soins adaptés en urgence et d’une prise en charge multidisciplinaire qui faciliteront sa rééducation et atténueront les séquelles.
L’AVC, une pathologie fréquente, grave et complexe
On compte chaque année en France 150 000 victimes d'AVC. Parmi ces victimes, 25 % décèdent, 50 % gardent des séquelles graves, et seules 25 % récupèrent une vie normale. Bien qu’un AVC puisse survenir à tout âge, ce sont surtout les sujets de 50 à 70 ans qui sont les plus exposés.
On distingue deux grands types d'AVC, les AVC ischémiques, et les AVC hémorragiques. En simplifiant on peut dire que les premiers sont secondaires à un vaisseau qui se bouche alors que les deuxièmes sont secondaires à un vaisseau qui se rompt. Dans les deux cas, une partie du cerveau ne fonctionne plus et entraîne des déficits de divers comme une hémiplégie, une aphasie, des troubles de la vision, voire dans certains cas des troubles de la conscience et le décès.
On parle d'accidents dans la mesure où ce n'est pas le cerveau qui est malade, mais le cerveau qui est victime de un ou plusieurs facteurs de risque cardio-vasculaire. Certains de ces facteurs de risques ne sont pas accessibles à une prévention comme par exemple des anomalies génétiques ou des malformations vasculaires. Cependant la plupart des facteurs de risque sont accessibles à une prévention notamment en luttant contre l'hypertension artérielle, l'excès de cholestérol, le tabagisme ou le manque d'exercice.
Des avancées thérapeutiques
Jusqu'à ces dernières années, il n'existait pas de traitement permettant de guérir ou du moins de diminuer la sévérité d'un accident vasculaire cérébral. La plupart des victimes étaient pris en charge dans des services d'hospitalisation classique afin d'essayer de prévenir au maximum les complications secondaires à l'AVC comme par exemple les phlébites, les embolies pulmonaires, les infections pulmonaires ou encore les fausses routes... Lorsque la récupération spontanée était suffisante, les patients se voyaient proposer une aide complémentaire sous la forme de rééducation motrice par des kinésithérapeutes ou de rééducation de la parole par des orthophonistes. Enfin, les différents examens pratiqués durant leur hospitalisation, permettaient de choisir la thérapeutique la plus protectrice pour éviter une éventuelle récidive.
Au cours de ces dernières années de nombreux progrès sont venus améliorer cette prise en charge :
- Les progrès les plus importants, sont liés à la mise en place progressive dans les services de neurologie, d'unités de soins neurovasculaire (UNV). Ces unités permettent, grâce à un personnel infirmier important, d'assurer une surveillance continue des patients, et d'assurer rapidement une réponse adéquate à toute dégradation de leur état neurologique. Les infirmières qui exercent dans ces unités, peuvent grâce à une grande autonomie, adapter à la minute près le traitement nécessaire à leurs patients. Cette prise en charge spécifique permet à elle seule de diminuer de 1/25 le nombre de décès, soit pour un département comme la Savoie un peu plus d'un décès par semaine.
- dans certain cas très particuliers, et pour l'instant très limités, on peut également essayer lorsque l'accident vasculaire cérébral très récent, de déboucher une artère obstruée par un embol. Ceci nécessite l'administration d'un produit particulier que l'on appelle un thrombolytique. Ce produit permet d'éviter à un patient sur huit d'être handicapé, au prix d'un plus grand risque hémorragique. À ce jour ce traitement n'est efficace que s’il est administré au cours des trois premières heures, et si le patient peut bénéficier de l'imagerie cérébrale. Ces deux conditions limitent donc son utilisation environ 10 % des victimes d'un AVC.
- enfin, il est maintenant prouvé que la prise en charge précoce par une orthophoniste, un neuropsychologue, un kinésithérapeute, et une ergothérapeute, permettent de diminuer de façon importante la durée d'hospitalisation et permettent d'autonomiser les patients beaucoup plus rapidement. À ceci s'ajoute une prise en charge psychologique des patients et de l'entourage dans la mesure où un AVC bouleverse de façon définitive existence d'une personne.
La prise en charge en Savoie
Au cours de l'année 2008, en Savoie, on a recensé un peu plus de 1200 cas d'accidents vasculaires cérébraux. Parmi eux 600 pu être hospitalisé à Chambéry, et moins de 300 ont pu être hospitalisés en neurologie. Un peu moins d'une dizaine a pu bénéficier d'une thrombolyse, qui dans la plupart des cas a eu lieu au CHU de Grenoble. Afin d'améliorer la prise en charge des patients savoyards, l'hôpital de Chambéry, a créé au sein de la fédération de neurologie, une unité de seize lits dont six de soins intensifs. Pour faire fonctionner cette nouvelle unité, l'hôpital a déployé des moyens humains supplémentaires (plus de huit infirmières, deux aides-soignantes, un nouveau neurologue, une orthophoniste, une ergothérapeute, une neuropsychologue, du temps supplémentaire d'assistantes sociales et des psychologues), ainsi que du matériel supplémentaire (lits à pesée intégrée, appareils de monitoring, pousse seringues électrique...). Cette structure a été dimensionnée pour pouvoir prendre en charge plus de 450 patients par an.
L’AVC est un cas d’école pour l’organisation en filière de soins.
Afin de permettre que chaque patient puisse bénéficier de la meilleure prise en charge possible, l'hôpital a également mis en place une filière de soins, permettant une prise en charge adaptée des le début des symptômes par le centre 15 et par le service d'accueil des urgences. Cette filière permet également aux victimes d'AVC de bénéficier rapidement d'une imagerie cérébrale et des investigations cardiologiques nécessaires. Enfin elle permet un transfert des patients en service de rééducation dès que leur état le permet.
Cette nouvelle structure permet au centre hospitalier de Chambéry d'assurer la même qualité de soins aux patients savoyards que celle dont bénéficient pour l'instant uniquement les habitants des grandes villes que sont Grenoble ou Lyon. Elle permet également au centre hospitalier de Chambéry de devenir un pôle de référence en pathologie neurovasculaire.