L’année 2010 va être marquée partout en Savoie par des initiatives diverses pour célébrer le 150 ème anniversaire du rattachement de la Savoie à la France. Ce sera aussi le 150ème anniversaire de la création des Écoles Normales des Savoie et en particulier celle d’Albertville.
Un petit groupe d’anciens de cette institution remarquable qui a fourni tant de générations d’instituteurs à notre département s’est organisé récemment lors d’une première rencontre à Albertville. Des représentants de différentes promotion ont décidé d’une part d’organiser une rencontre de “retrouvailles” le samedi 26 juin 2010 à la salle de la Pierre du Roy à Albertville. Un des objectifs auquel notre journal participe à travers cet article est de retrouver le maximum d’adresses pour n’oublier personne si possible. Le programme précis de la journée et les renseignements utiles seront communiqués ultérieurement aux personnes qui s’inscriront. Des visites, une animation, des exposés sont envisagés autour d’un repas en commun…
D’autre part un travail de mémoire est engagé en demandant à tous les anciens normaliens d’apporter des témoignages, des photos, pour garder le souvenir de ce creuset de l’Éducation nationale et de la République, où tant d’enseignants savoyards sont passés. Des contacts ont été pris pour engager des recherches et écrire une histoire de l’École Normale d’Albertville, et peut être, si d’anciennes normaliennes se lancent, agir conjointement pour l’École normale de jeunes filles, basée elle à Chambéry. Les Hauts Savoyards auront peut être aussi à coeur de célébrer les écoles de Bonneville et Annecy.
Il faut rappeler, dans une période où la formation des maîtres est devenu un débat national, comment cela fonctionnait. Les jeunes des “Cours complémentaires” (qui deviendront “collèges” par la suite), ou les élèves de troisième des lycées, passaient un concours en juin. Il y avait beaucoup de candidats venant de toute la Savoie pour un nombre de place limitées allant de 18 à 30 selon les années et les besoins. Ces jeunes allaient faire quatre années d’internat avec un régime de sortie limité : tous les 15 jours. Pas question non plus, sauf de manière exceptionnelle de sortir le soir. Le mercredi après-midi et les après-midi du week-end permettaient les sorties sportives. Cette école était aussi un ascenseur social car le recrutement était essentiellement fait dans les milieux agricoles et ouvriers pour qui l’université était inaccessible financièrement. Les jeunes qui réussissaient le concours allaient faire sur place la classe de seconde, de première avec son premier bac de français, puis la terminale avec le bac proprement dit. À Albertville c’était, dans les années cinquante, celui de Sciences expérimentales. Les meilleurs élèves passaient le bac Maths en septembre pour le plaisir. La quatrième année était une année de formation professionnelle à l’issue de laquelle les jeunes allaient avoir leur CAP avant d’être nommé dans un poste de débutant. Certains jeunes des années cinquante ont été nommés dans des postes où l’on ne pouvait pas aller en voiture !
Les Normaliens étaient pris en charge pour les fournitures scolaires, l’hébergement et la nourriture pendant ces quatre années, et s’engageait à enseigner pendant dix ans. Tous ne sont pas devenus enseignants et certains ont fait des carrières administratives mais en continuant à servir l’État. Le non-respect de l’engagement donnait lieu à un remboursement des frais de scolarité.
Nos lecteurs pourront trouver des précisions sur le site internet mis en place par Daniel BRET, http://e.n.albertville.free.fr. Les organisateurs font appel à tous les anciens pour prendre contact, par courriel à “e.n.albertville@free.fr” ou par courrier postal aux adresses suivantes : Lucien CARREL (95ème promo) 7 Rue Bugeaud 73200 Albertville, tél : 04 79 37 03 21 ou Daniel BRET, 15 avenue d’Italie 73100 Aix les bains, tél : 04 79 88 21 32.