Nicolas Chalvin donnait ce 9 octobre à l’Espace François Mitterrand à Montmélian son premier concert en tant que chef de l’Orchestre des Pays de Savoie. Des propos avant concert lui ont permis de se présenter au public.
Nicolas Chalvin lors de la présentation de la saison 2009-2010
Originaire de Lorraine à Creutzvald, il a grandi à Romans dans la Drôme .
Issu d’une famille de mélomanes, il se passionne très vite pour le hautbois qu’il étudie à Romans
puis à Valence avant d’entrer au Conservatoire National Supérieur de Musique de Lyon en 1988. Il
réalise alors son profond désir de mener une carrière musicale, d’abord comme hautbois solo à
l’Orchestre national de Lyon de 1994 à 1997 puis à l’Orchestre Philharmonique du Luxembourg de
1998 à 2002, où il a l’occasion de jouer sous la direction de chefs prestigieux.
Très tôt, Nicolas Chalvin se passionne pour la direction d’orchestre. Ce sont deux rencontres avec
Armin Jordan, chef d’orchestre suisse, et Franz Welser‐Möst, chef d’orchestre du Cleveland
Orchestra et de l’Opéra de Zurich et futur chef d’orchestre de l’Opéra de Vienne, qui s’avèrent
décisives dans son choix de poursuivre la direction d’orchestre plutôt qu’une carrière
d’instrumentiste. Fort de sa connaissance du métier de musicien, il débute dans la fosse des Opéras
de Lausanne et de Zurich. Le métier de chef d’opéra le passionne immédiatement par le rôle
primordial qui lui est dévolu et qui consiste à coordonner des artistes en fosse et sur le plateau et à
intégrer toutes les contingences techniques, acoustiques, théâtrales et musicales.
Noicolas Chalvin a d’ores et déjà prévu de l’opéra pour ce printemps. il a en effet choisi Julie de Philippe Boesmans dans une nouvelle mise en scène de Matthew Jocelyn, un ouvrage musical très proche dramatiquement de l’oeuvre d’August Strindberg, Mademoiselle Julie.
Premier poste en tant que chef permanent
Après avoir été invité à diriger de nombreuses phalanges orchestrales (Orchestre National de
Lyon, Orchestre Philharmonique de Radio France, Orchestre Philharmonique du Luxembourg,
Orchestre Symphonique et lyrique de Nancy, Orchestre de Strasbourg, Orchestre des Pays de
Loire, Orchestre de Caen, Opéra de Rouen, Orchestre de Chambre de Lausanne, Orchestre de la
Suisse Romande), Nicolas Chalvin est choisi comme chef titulaire d’une formation permanente,
l’Orchestre des Pays de Savoie. C’est une nouvelle étape dans sa carrière et une formidable
opportunité, qui lui permet de tisser une complicité musicale avec des musiciens et de bâtir un
travail à plus long terme.
Pas moins de 36 compositeurs différents pour cette saison
Nicolas Chalvin semble vouloir tenter des expériences dont il a les moyens d’assurer la maitrise. Ainsi, pour son premier concert il a passé commande auprès de Xavier Dayer, jeune compositeur suisse au talent prometteur, pour une œuvre originale. Xavier Dayer a ainsi composé spécialement son Ars Memoriae pour Orchestre de chambre avec 23 partitions, une par musicien de l’Orchestre des pays de Savoie. La saison 2009-2010 alternera avec les plus grands classiques mais aussi l’opéra ou la musique italienne, à l’occasion du 150 ème anniversaire du rattachement de la Savoie à la France.
Un premier concert assuré avec talent
En propos d’avant-concert, Nicolas Chalvin déclarait que Haydn et Mozart allaient bien à l’Orchestre des Pays de Savoie. C’est donc sur une direction légère enjouée et très assurée que Nicolas Chalvin s’est lancé avec son nouvel orchestre devant son public sur la symphonie n°85 d'Haydn. Des musiciens attentionnés, presque scolaires ont suivi parfaitement leur nouveau chef.
La composition de Xavier Dayer a mobilisé tout l’orchestre qui a pu s’ouvrir à de nouvelles sonorités. Morceau inspiré du cheminement de la mémoire, ce fut une succession de sons harmoniques, de volutes s’envolant dans le ciel, parfois sur le fond d’une base plus grave donnant à ce nouvel univers sonore une unité évoquant des paysages harmonieux.
Le concerto pour piano et orchestre n°19 de Mozart fut joué avec le pianiste Steven Osborne. Effectivement, Mozart semble convenir à l’Orchestre des Pays de Savoie qui a interprété avec toute son âme une composition semblant être faite pour lui. Nicolas Chalvin emmenait, portait les notes issues d’un orchestre libéré qui a magnifié l’immense talent de Steven Osborne. Devant une telle unité artistique, le public a adhéré avec enthousiasme à ce véritable moment de bonheur.
Rentrée réussie pour Nicolas Chalvin.