C’est bien souvent à l’hôpital que l’enfant va rencontrer pour la première fois la douleur provoquée par un soin agressif.
Or, la prise en charge de la douleur ne se résume pas à l’administration d’antalgiques. L’équipe soignante dispose, dans son rôle propre, d’une palette de moyens et d’actions permettant l’amélioration de cette prise en charge. Chaque geste doit être réfléchi et guidé en fonction de l’état de l’enfant et de son âge pour ne pas agir de façon systématique.
L'équipe soignante avait constaté que l’enfant restait anxieux et difficile à contenir malgré l’effet antalgique des pommades et l’attention particulière accordée aux soins techniques et relationnels.
Une partie de l’équipe ayant été sensibilisée à l’utilisation du rire dans le soin, il a été envisagé le développement de cette technique de distraction auprès des enfants.
En reconnaissant la douleur de l’enfant, le soignant le situe comme sujet dans sa relation avec lui. Mettre des mots sur la douleur de l’enfant dans les actes de soins, c’est partager avec lui une expérience humaine angoissante. Cette mise en mots des maux de l’enfant passe le plus souvent par le jeu et le rire. Le jeu étant le langage privilégié de l’enfant, l’introduire dans la prise en charge somatique fait alors partie du soin global apporté à l’enfant.
Jouer avec un enfant, c’est être capable de se mettre à son niveau.
Le jeu du « faire semblant », du « comme si », du « il était une fois », permet à l’enfant de transformer la réalité en la rêvant, en la colorant d’émotions moins négatives. L’enfant laisse de côté son angoisse, sa peur, sa douleur en jouant un autre rôle que le sien. Il est le clown, le sable magique, le prince… Il n’est plus l’enfant malade qui a peur et qui souffre dans son lit.
Il se détend, sourit, rit, éclate de rire… et la prise de sang est terminée !
Des résultats objectifs concluants
Afin d’objectiver le résultat positif obtenu, l'équipe soignante a proposé son travail au CLUD de Chambéry et au comité d’organisation des journées de la douleur de l’enfant à l’UNESCO. Elle a été été encouragéé à poursuivre ce projet.
Les enfants soignés acceptent mieux le prélèvement sanguin (dans 91% des cas, les 9% restant étant plus réticents car ayant vécu une expérience peu agréable auparavant)
Une action qui se poursuit donc avec succès depuis 4 ans au service pédiatrique de l'hôpital de Chambéry.
Vos commentaires
Emmanuelle
je trouve que c'est une excellente inititaive!!bravo!!! je suis actuellement etudiante puericultrice je fais mon memoire sur la douleur prolongee et sur la distraction auriez vous des doc ou renseignement sur ce sujet,sur l'importance de rire de detendre et de distraire?merci d'avance