Depuis la mi-avril 2008, pendant des semaines, une douzaine, sous la pluie ou dans la canicule, ils ont réalisé les fouilles des Halles de Chambéry. Ces fouilles n'ont pas amené des découvertes extraordinaires, mais des compléments d'information sur l'histoire de la Ville.
Elles seront présentées lors de la future Fête de la Science. Elles pourraient également faire l'objet d'une exposition au CCSTI de Chambéry, afin de sensibiliser le jeune public à ces découvertes.
La Municipalité de Chambéry et son maire, Mme Laclais, a tenu à remercier, autour d'une rencontre conviviale, l'équipe avec qui une bonne collaboration a pu se mettre en place. Les services techniques de la Ville ont été mobilisés autour de ce chantier.
Après le chantier
Tout ne s'arrête pas début juillet. Le "mobilier archéologique", les céramiques, les objets, vont se retrouver pour une durée de deux ans dans les laboratoires de l'INRAP à Bron pour étude, afin d'asseoir l'interprétation du site. Ces objets pourront ensuite intégrer des collections publiques.
A l'origine de la ville
Ces lignes qui suivent sont issues des travaux de l'INRAP, transmises à la Ville qui a bien voulu nous les communiquer, nous l'en remercions.
Un site inhospitalier
Le site de Chambéry occupe une cluse séparant
les massifs des Bauges (à l’est) et de la Chartreuse
(à l’ouest). Les contraintes hydrologiques y sont
fortes du fait des fluctuations de la Leysse mais
surtout de l’Albanne et de ses affluents. Le secteur
paraît inhospitalier et dès la fin du XIVe s. (les
plus anciennes archives conservées sur le sujet), le problème des inondations semble récurrent. La
répétition des crues, bisannuelles, se renforce au
cours du Petit Age Glaciaire, période qui
correspond à un refroidissement climatique
entraînant une augmentation des pluies (1550-
1850).
Les analyses confirment : "L’analyse géomorphologique du sous-sol montre
une sédimentation alluviale, observée sur plus de
deux mètres d’épaisseur, et cumulant une formation
graveleuse historique puis des alluvions fines."
Sur ces niveaux, les premières occupations
organisées, essentiellement regroupées dans la
partie sud de la place, datent des XIIIe-XIVes.
Des
trous de piquet et de poteau, puis des vestiges de
premières constructions (niveau de chantier, solin,
socle de calcaire, sols de galets) s’observent dans
un environnement encore humide, peut-être à la
périphérie immédiate du bourg. Plus au nord, le
rempart reconstruit aux XIVe-XVe s., loti dès la fin du XVIIIe siècle., a été abordé lors d’une brève étude du bâti sur une maison, située au nord de
la place Henri-Dunant.
Le quartier à l'époque Moderne
A partir du XVe s., s’installent le couvent des
Dominicains (1418), puis les prisons royales du
duché de Savoie, mais aussi le Sénat de Savoie
(1559) et la chapelle des Pénitents Noirs (vers
1600). Les sondages ont abordé le secteur des
prisons, jouxtant, à l’ouest de l’îlot, des maisons
privées, alignées sur la rue Bonivard et
présentant en arrière des jardins. Au nord de la
place, les niveaux modernes se caractérisent par
une succession de remblais (souvent des terres
de jardins) apparus sur les alluvions fines, et
par la présence de trois maçonneries.
Dynamisme et évolution du quartier à partir du XVème siècle
Après la construction du rempart des XIVe-
XVe s., se côtoient des habitats privés et des
institutions publiques (Sénat de Savoie et prisons)
et religieuses (Couvent des Dominicains
et Pénitents Noirs). D’après les premières
recherches en archives, ces établissements
s’agrandissent au détriment des maisons voisines.
Sur la fouille, ces évolutions se traduisent
par un enchevêtrement de maçonneries, de sols
et de remblais qu’il a fallu démêler, afin de
retrouver les premières constructions édifiées
dans le secteur.
En outre, ces constructions,
profondément fondées pour certaines, reposant
sur des pieux de bois pour d’autres, ont
largement perturbé les niveaux antérieurs aux
XVe-XVIe s.
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