Le rapport annuel de la Cour des Comptes a pointé la gestion des Thermes d'Aix les Bains. Lors de la présentation, mercredi dernier à l’Elysée, il à épinglé, parmi les vingtaine de points mis en avant, la gestion de l'établissement thermal. Avec l'espoir et la certitude d'être entendu : "La Cour est têtue et je veux insister sur cette notion de suivi, a lancé Philippe Seguin, président de l’institution bicentenaire. Il faut en effet mettre un terme à une idée fausse qui voudrait que la Cour parle dans le vide."
Le rapport constate une régression de l’activité des cures thermales, des efforts trop limités de réduction de charges, notamment de personnel, une politique de redressement tardive et timide (plan de redressement, patrimoine sous-utilisé).
Les conclusions et recommandations du rapport
"Face à la dégradation constante des comptes des TNAB (Thermes Nationaux d'Aix les Bains), la direction et les autorités de tutelle ont réagi par l’adoption du statut d’EPIC, par le lancement des activités de « bien être » et par la réduction des effectifs, mais ces initiatives positives ont été trop tardives et, pour les deux dernières, menées sans la vigueur nécessaire.
La pérennisation des TNAB implique que la procédure d’autorisation d’exploiter une source d’eau minérale à des fins
thérapeutiques dans un établissement thermal soient menée à son terme et que des réformes substantielles soient conduites dans les directions suivantes :
- le désengagement de l’Etat et l’adoption de nouveaux statuts permettant le recours à des partenaires privés ;
- l’allégement des charges de personnel qui devraient être réduites de 10 % (environ 1,6 M€) pour aligner la productivité des TNAB sur celle des établissements concurrents. Cet allègement suppose une révision de l’accord d’entreprise et serait facilité par des dispositions législative spermettant d’accélérer les départs naturels des physiothérapeutes fonctionnaires (autorisations de reclassement dans d’autres corps) ;
- la remise en ordre et la valorisation de l’important patrimoine immobilier de l’État mis à disposition des TNAB."
Conclusions partagées par le Ministère de la Jeunesse et des Sports, et par le ministère du Budget, des comptes publics et de la fonction publique.
La position des syndicats
Pour les syndicats, le personnel n'a pas à payer la facture d'une mauvaise gestion. Ils émettent d'ailleurs des réserves sur les éléments rapportés par la Cour sur le personnel
Réaction de Mr Maucci
Mr Maucci déclare que la privatisation complète n'est pas une issue car elle comporte un risque de mise au second plan de la qualité des soins.
Pour lui, « l'hypothèse d'une participation financière nouvelle de la Ville ou du Département sont inacceptables, sachant que la Ville seule a contribué à hauteur de 11 M€ à la construction de Chevalley et aux travaux de rénovation des anciens thermes. Notre part de propriété future doit au minimum absolument tenir compte de cette participation. Que l'Etat se désengage pour ne plus assumer les déficits d'un outil qu'il ne sait pas gérer, soit. Qu'il le fasse en mettant à mal le thermalisme aixois ou les finances de la ville d'Aix, non. On attend toujours que le maire d'Aix-les-Bains entame la négociation sur ce principe, que personnellement j'énonce depuis 1 an. »
Il déclare également que la relance du thermalisme passe par une politique de promotion, d'accueil-suivi-satisfaction de suivi de la clientèle, une politique d'hébergement touristique et de diversification de l'offre touristique elle-même, des projets de liaison ville-Chevalley... Pour lui, la Ville a fait jusqu’ici d’autres choix qui n’ont pu lui donner les moyens de cette politique.
La position de la Ville d'Aix les Bains
Pour Mr Dord, maire d'Aix les Bains, la Ville d'Aix les Bains est prête à s'impliquer dans la gestion des Thermes à la condition sine qua none d'un retour à un équilibre financier dans la gestion des Thermes.
Les thermes d'Aix les Bains sont les derniers thermes nationaux de France, dépendant donc de l'Etat. Il faut que celui-ci amène ces conditions de retour à l'équilibre.
A partir de ce préalable, la ville pourra investir, intervenir dans la promotion des activités thermales, rentrer dans le capital de la société.
Mais cela ne pourra être fait avant la condition énoncée, car sinon la ville devrait partager les pertes, option non envisageable pour la municipalité.
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