Elisabeth Borrel, magistrat originaire de Savoie, assurera une conférence-débat autour de son livre « Un juge assassiné » le vendredi 13 avril à 18 h dans l’amphithéâtre de l’Université de Savoie 27, rue Marcoz, à l’issue de la projection du documentaire de Bernard Nicolas « Révélations sur un suicide impossible ».
Elle sera entourée de deux autres familles de Savoie, elles aussi éprouvées par la disparition d’un des leurs, journalistes : les familles Nérac et Kieffer.
Veuve de Bernard Borrel, magistrat assassiné à Djibouti le 18 octobre 1995, Elisabeth Borrel, témoignera de la difficulté de son combat judiciaire depuis onze ans pour que la vérité éclate en dépit des obstructions politiques liées à la raison d’Etat.
Magistrats ou journalistes, l’exigence de VERITE en cas de disparition ou d’assassinat est une condition d’existence même de nos démocraties.
Le débat portera sur les problèmes soulevés par des enquêtes criminelles compliquées d’enjeux internationaux dépassant les simples citoyens : impact médiatique des dossiers judiciaires et risques du métier de journaliste, institution judiciaire face à l’assassinat d’un des siens, difficultés institutionnelles d’une justice indépendante (composition du Conseil Supérieur de la Magistrature, absence d’enquêteurs sous la responsabilité directe des seuls magistrats, secret défense et Justice…), émergence d’un droit international pour assurer la sécurité des citoyens du monde au XXIe siècle…
A l’occasion de cette conférence, Elisabeth Borrel dédicacera son livre qui a obtenu le Prix Vérité 2006 de la Ville du Cannet.
NB : La veuve du Juge Bernard Borrel est connue sous son nom de jeune fille d’Elisabeth Pernod par un certain nombre de Chambériens et de Savoyards dans la mesure où, après sa scolarité secondaire au Lycée Vaugelas, elle a suivi deux années d’études de droit à la Faculté
Communiqué de presse du COMITE DE SOUTIEN à Elisabeth. BORREL
Les remous suscités par la venue du président de Djibouti, Ismaïl Omar Guelleh, à Cannes à l’occasion du sommet France-Afrique confirment à quel point l’assassinat du juge Borrel à Djibouti en 1995 est une affaire d’Etat sensible. Tout semble mis en œuvre, aussi bien par les autorités françaises que par les autorités djiboutiennes, pour empêcher la vérité d’être clairement établie. A cette occasion, le comité de soutien salue la ténacité courageuse de la juge d’instruction qui a demandé l’audition du président de la république de Djibouti, en vain.
Il soutient plus que jamais dans son combat pour la vérité et pour l’honneur de son mari Elisabeth Borrel, légitimement indignée de l’attitude du gouvernement français.
Enfin le comité de soutien s’étonne du silence et de la passivité des autorités françaises dans cette affaire. Alors que notre ministre des Affaires Etrangères avait assuré personnellement Madame Borrel de son appui en tant qu’ "homme d’état", il se révèle en ce moment particulièrement discret.
Au-delà de cette affaire, les citoyens français que nous sommes sont perplexes sur l’ambiguïté des relations que l’Etat français entretient avec certains dirigeants, en particulier africains, au nom d’intérêts dits supérieurs. Ils attendent autre chose des responsables politiques de la patrie des droits de l’homme et du citoyen.